Où va l’argent de la protection animale ?


Le financement de la protection animale est un sujet délicat, presque tabou. Pour protéger les animaux, certains ont fait de leurs domiciles des refuges improvisés et se sont retrouvés sans le sou au bout de quelques années. D’autres ont su créer des associations ou des fondations et ont bénéficier de dons et de legs considérables… Quoiqu’on en dise, le secteur de la protection animale est inféodé à la recherche de financements et le moins que l’on puisse dire c’est que certains « protecteurs » sont plus doués que d’autre dans ce domaine.

Publication (relative) des comptes

Donner à une association ou à une fondation ayant pignon sur rue devrait être une garantie de l’utilisation efficace, rationnelle et éthique de ces fonds. Ces organismes, qui communiquent si bien sur l’importance de « donner pour les animaux », sont moins ouverts lorsqu’il s’agit de s’expliquer sur leurs dépenses. Leurs sites internet sont peu loquaces et, malheureusement, les comptes annuels publiés par ces organismes sont loin d’être des bilans comptables accompagnés d’explications détaillées qui permettent une analyse claire et efficace. Pour obtenir le bilan d’une société commerciale, il suffit de payer quelques euros aux greffes du tribunal de commerce. Pour consulter le bilan complet d’une association ou d’une fondation, c’est une autre paire de manches… Force est de constater que ces organismes savent demander l’argent mais ont beaucoup de mal à montrer ce qu’ils en font …

Deux exemples à observer en particulier : les SPA et 30 Millions d’amis

Les exemples des différentes SPA (Il y a plus d’une centaine de SPA toutes indépendantes les unes des autres)  et de la fondation 30 millions d’amis sont particulièrement révélateurs.

Grace à son statut de « fondation » reconnue « d’utilité publique », avec deux petits refuges, Réha Hutin arrive à capter chaque année plus de 20 millions d’euros de dons et de legs. Chez 30 millions d’amis, 30 % seulement des sommes collectées sont reversées à différents refuges indépendants au bon vouloir de son indéboulonnable présidente. Le reste part dans des actions de « sensibilisation du public », de « frais d’appel à la générosité du public » et des « réserves financières ». On sait maintenant, grâce aux articles du Journal du Dimanche et du Monde en mars 2023 que la société de production de la femme d’affaires propriétaire de la marque touche une partie importante du pactole (sa société PRO TV ne publie plus son bilan depuis 2005)…

Le panneau affiché à l’entrée du nouveau site de la SPA de Gennevilliers

Parmi les différentes SPA, la Spa de Paris gère directement 62 structures (Refuges, dispensaires et maison SPA). C’est une « association à but non lucratif » qui a généré plus de  89 millions de legs et de dons en 2022… En 2009, suite à plusieurs rapports de la cour des comptes, une administratrice provisoire, Maître Lebossé a été chargé de sa gestion pendant 3 ans et demi. Un remède pire que le mal ? Elle a ponctionné au profit de son cabinet dans les comptes de l’association plus d’1,2 million d’euros ainsi que plusieurs centaines de milliers d’euros versés aux différents cabinets amis. En cadeau de départ, elle a constitué un nouveau conseil d’administration à sa main qui ne lui à pas demandé de rembourser tout ou partie des sommes perçues. Elle a laissé sur le gâteau de la SPA de Paris une cerise qui avait pour nom Natacha Harry. Une présidente « bénévole » qui communiquait à son profit pour les animaleries jardiland et la marque pedigree. Natacha Harry aux manettes de « La SPA » de 2013 à 2018 a fait entrer la SPA parisienne dans l’air du marketing associatif en achetant pour plusieurs millions, chaque année, de communication (Médias et web) avant d’être poussé à la démission par nos révélations. En 2019, Elle a laissé aux commandes, le Général Jacques Charles Fombonne, un nouveau président qui a fait exploser ce budget (plus de 10 millions d’euros en 2022) et a pu montrer pendant ces 5 dernières années à quel point il avait une vision toute relative de la démocratie associative. Une affaire à suivre …  

Le journal de la protection animale (Le JPA) s’intéressera également à la gestion d’autres organismes (petits ou grands) qui font appels aux dons. Qu’il s’agisse, par exemple, de la Confédération Nationale Défense de l’Animal (une association reconnue d’utilité publique qui a pour objet de fédérer les différents autres refuges indépendants qui ne dépose plus ses comptes depuis bien longtemps…) ou des fondations d’aides aux animaux aux pratiques étonnantes…

A qui faut-il donner pour aider les animaux ?

Avant de donner à un organisme de protection animale, qu’il soit fondation ou association, mieux vaut être sûr de sa gestion. C’est pourquoi, même si sa communication est attrayante (voire larmoyante), vérifiez qu’il a une comptabilité saine et détaillée. Si c’est une association n’hésitez pas à adhérer c’est le meilleur moyen d’avoir accès aux comptes d’exploitation et de faire entendre votre voix.