Par Emilie Gérard du Journal de la Protection Animale
10 euros « pour les animaux » ou pour « louer des bureaux » ?
Si d’aventure vous avez laissé traîner votre mail dans une pétition, une demande d’adoption, ou un formulaire de la SPA, vous allez à coup sûr recevoir des appels pour devenir un donateur mensuel qui avec « 10 euros permettra à la SPA de nourrir un chien ou un chat pendant un mois ». Évidemment les dix euros servent en partie à nourrir des animaux mais ils ont aussi servi à des projets immobiliers plus que discutables. Il n’est pas certain que 1400 de ces donateurs réguliers auraient acceptés de donner 10 euros par mois si on leur avait proposé de le faire pour louer un hôtel particulier de 300 mètres carré avec jardin afin de le laisser inoccupé.
Un article du Journal de Dimanche du 22 mars 2022, nous a ainsi appris que la direction de la SPA a loué une jolie demeure dans le beau 17éme arrondissement de Paris pour agrandir la surface de bureaux attribués à son administration. Elle disposait pourtant de deux hôtels particuliers soit environ 1000 m². A l’heure du télétravail, il parait que cela ne suffisait pas… Cette maison de ville louée 13.500 euros par mois par un ancien vice-président de Lehmann Brothers est restée inutilisée pendant presqu’un an et pourrait coûter à la SPA après dénonciation du bail 280 000 euros selon le journal. Le bien avait été visité de nombreuses fois par la direction de la SPA avant la signature du contrat de location. Visiblement le service juridique et patrimonial de l’association n’a pas été à la hauteur puisque le Président explique dans les colonnes du JDD le projet a dû être abandonné en raison d’importants travaux de mises aux normes qui n’avaient pas été décelés.
Le refuge d’Evecquemont qui fait un gros flop et la « maison des chats » loué pour 500 euros par mois à une start up
Avec la résolution numéro 9 que les adhérents devront approuver ou non à l’assemblée générale de la SPA, l’association va tenter de se débarrasser d’un autre boulet immobilier : la propriété inconstructible d’Evecquemont. Il faut reconnaître ici que là aussi le service juridique de la SPA a été d’une efficacité consternante dans ce méga flop immobilier. L’acquisition au nom de l’association de cette propriété inutilisable pour en faire un refuge a été faite (sous la présidence de Natacha Harry) en dépit du bon sens puisque ladite propriété est située sur une zone rouge inconstructible.

Parallèlement, la création d’une maison des chats devait voir le jour dans un local de 200 mètres de la rue Beaubourg au centre de Paris légué par une bienfaitrice. Résultat des courses : les bâtiments d’Evecquemont et le local de la rue Beaubourg sont resté inoccupés pendant des années.

En 2022, la nouveauté, le JDD nous l’apprend : depuis 1 an, les 200 m² de la rue Beaubourg sont occupés par une start-up qui fait des millions de chiffre d’affaires et qui paye un loyer de 5.000 euros par an. Elle doit bénir la SPA pour une telle opportunité puisqu’avant l’acquisition de ce local commercial par l’association, la propriétaire touchait la même somme pour un mois de location.

C’est dire qu’en matière de location immobilière la direction de la SPA a encore des progrès à faire !